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Henry Schliemann (Neubakow, 6 janvier 1822 – Naples, 26 décembre 1890), ou la vie d’un érudit fortuné au XIXe siècle

Date de publication : 21/10/2020

Après des études de comptabilité et un voyage raté, Heinrich Schliemann devint secrétaire comptable à Amsterdam entre 1844 et 1846. Puis, il fut nommé agent permanent de la firme Shröder à Saint-Pétersbourg. Il fit rapidement fortune dans l’import-export du bleu indigo. En 1850, il ne parlait que cinq langues : l’allemand, le hollandais, l’anglais, le français et le russe. Entre 1850 et 1852, il quitta la Russie pour la Californie où il fit de gros profits dans le commerce de l’or. En 1852, la Californie devint un État de l’Union. Il reçut ainsi la nationalité américaine et changea son prénom en Henry. En 1852, il retourna en Russie. Il épousa Ekaterina Petrovna Lyschin, dont il eut trois enfants. Malheureusement, ce ne fut pas un mariage heureux.

Après la guerre de Crimée (1854-1856), il commença à s’intéresser à la Grèce en apprenant le grec ancien et moderne. En 1858, il se lança dans l’étude du latin. Puis, il voyagea en Europe, notamment en Italie et en Grèce. En 1866, il liquida ses affaires à Saint-Pétersbourg et il s’installa à Paris, où il compléta sa formation en suivant des cours à la Sorbonne. La même année, il entreprit un voyage autour du monde.

En 1868, Il voyagea en Italie, à Mycènes, à Troie et à Ithaque. Sur cette île, il fit ses premiers sondages. Il ouvrit les portes d’une nouvelle archéologie : il fouillait pour résoudre un problème historique, et non pas pour trouver des trésors.

En 1869, il devint docteur de l’université de Rostock. Il obtint son divorce avec sa femme aux États-Unis. Puis, il demanda à un de ses amis évêque de l’église orthodoxe grecque de lui trouver une épouse grecque. Il lui choisit sa nièce de l’évêque, Sophia Kastromenou. Henry eut, avec elle, deux enfants, prénommés comme il se devait : Agamemnon et Andromaque. Avec elle, il épousa en quelque sorte la Grèce.

De 1870 à 1873, il effectua sa première fouille à Troie. Il y découvrit le pseudo « trésor de Priam ». Puis, de 1873 à 1876, il effectua des fouilles à Mycènes, où il découvrit des masques funéraires en or. En 1876, il fit des fouilles à Tirynthe. Entre 1878 et 1879, il retourna à Troie… En 1883, il entreprit des fouilles sur le site des Thermopyles : à Léonidas et à Marathon. En 1888, il rechercha à Alexandrie le tombeau d’Alexandre. Toutefois, il n’avait pas pu rechercher la toison d’or en Colchilde (la Géorgie actuelle), car on lui refusait toutes les autorisations du fait qu’il s’était marié deux fois devant l’église orthodoxe (à Saint-Pétersbourg et à Athènes). De plus, il était divorcé devant un tribunal américain, ce qui faisait de Schliemann un bigame devant l’église orthodoxe.

En 1889 et en 1890, il obtint la reconnaissance scientifique de ses travaux en faisant deux colloques à Paris. Il mourut à Naples, en revenant de sa septième campagne de fouilles à Troie.

N.B. En 1873, il ramena en Grèce le célèbre « trésor de Priam » alors qu’il aurait dû en remettre la moitié aux autorités turques. Les Turcs s’employèrent alors à récupérer le trésor par une série de démarches juridiques. Pour échapper aux poursuites, Henry promit sa collection au gouvernement grec, au Musée du Louvre et au British Museum. L’affaire fut finalement réglée à l’amiable par une transaction financière, et le trésor fut cédé à l’Allemagne en 1881.

Maxime Forriez.

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