Dernière mise à jour : le 9 janvier 2024

Intervention du lundi 16 mai 2022 - Échelles et formes géographiques

Date de publication : 16/05/2022

Résumé de l’intervention

Selon André Dauphiné (né en 1942), la géographie est un monde de formes. De nos jours, cette proposition semble dépassée, elle est même ringardisée par une partie de la communauté des géographes. Les recherches actuelles s’orientant toutes vers la « socialisation » de la géographie, c’est-à-dire transformer la discipline en une science sociale, lui faisant quitter de fait son statut de science humaine ou de science naturelle, axer ses recherches sur les liens entre les échelles et les formes géographiques, c’est prendre à contre-pied toutes les structures institutionnelles de recherche publique en place.

Toutefois, un tel sujet permet de retourner non seulement aux sources de la géographie, mais également de toutes les disciplines connexes, car les liens avec les échelles sont partout. On peut très bien vivre en les ignorant totalement, mais, une fois qu’on les a vus, on ne voit plus qu’eux. Toutes les interprétations géographiques dépendent d’eux, et ce n’est pas un simple problème technique, comme le pense une majorité de personnes, scientifiques ou non. Le choix intrinsèque, et souvent involontaire, d’une échelle pour l’étude d’un objet géographique influence considérablement la perception du monde de son penseur. Toutefois, il se manifeste dans un rapport d’échelles objectivable.

Jacques Lévy (né en 1952) écrivait que les échelles étaient un « marqueur » disciplinaire pour la géographie. Pourtant, si des approches qualitatives de la notion sont souvent mises en avant, les approches quantitatives sont plus rares, voire de plus en plus exceptionnelles. Il semble que l’objet de la géographie tend à devenir monoscalaire dans le sens où les études se concentrent à une échelle de travail privilégiée, choisie sans grande explication en amont. De fait, les recherches sur les changements d’échelles sont de plus en plus délaissées, voire ridiculisées, par la communauté qui se vante d’en faire son quotidien.

Pourtant, il existe un lien entre les formes spatiales physiques, ou virtuelles, observables sur la Terre et leurs échelles d’observation. Par ailleurs, l’information non géographique contenue dans une forme spatiale, qui justifie la tentative de socialisation actuelle, est également déterminée par les échelles d’observation. Par exemple, le nombre d’habitants contenu dans un territoire donné n’est jamais réparti de manière uniforme ; ce comptage est virtuel. Changer d’échelles en changeant d’unités, en découpant le territoire donné en sous-territoires, offre une nouvelle vision de ce dernier, mais l’articulation quantifiable entre le territoire et les sous-territoires de la variable nombre d’habitants ne s’effectue pas au hasard. Elle suit des lois d’échelles objectivables grâce à la géométrie fractale. Cette présentation propose une initiation à ce type d’analyses en utilisant la théorie de la relativité d’échelle pour interpréter les mesures opérées.

Il s’agit de transformer le raisonnement multiscalaire géographique en « théorie » clé de la discipline, en d’autres termes, d’avancer l’idée que la géographie est d’abord scalaire avant d’être spatiale ou temporelle. Pour y parvenir, le choix de la théorie de relativité d’échelle, développée par Laurent Nottale (né en 1952), est apparu le plus pertinent, car elle propose des éléments « prédictifs » en termes de lois d’échelles. Ils ont presque tous été vérifiés lors de différentes recherches assez hétéroclites. Toutefois, les résultats qui seront présentés dans cette intervention sont vieux de plus de dix ans. Sans être totalement abandonnée, cette recherche n’a que peu avancée depuis, un jour peut-être, si les circonstances institutionnelles sont meilleures… Cette intervention n’ira pas au-delà. Il ne s’agit pas de se battre tel Don Quichotte contre des moulins à vent, mais juste de rappeler que ces résultats existent, et ne demandent qu’à être approfondis, corrigés, complétés, voire invalidés.

Intervention complète (sans les questions)Maxime Forriez.

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