Le réchauffement climatique du Moyen Âge (environ 800-1200)
Date de publication : 05/09/2022
L’un des principaux arguments des climato-sceptiques est de rappeler que l’optimum médiéval a existé, donc le réchauffement que nous vivons n’a rien de dramatique.
Il est compliqué de percevoir l’intensité du réchauffement médiéval. Les sources sont toutes indirectes, et le petit âge glaciaire précédant la révolution industrielle (environ 1200-1850) est tout aussi méconnu. Cela ne signifie pas que nous n’en savons rien, et que ces variations sont des inventions de scientifiques alarmistes.
Les sources indiquent clairement un changement de climatique. Emmanuel Le Roy Ladurie (né en 1929) a par exemple montré dans ses travaux que la date des vendanges avait subi de fortes variations au Moyen Âge. Toutefois, seule l’Europe semble s’être réchauffée. La question qu’il faut résoudre est par conséquent "pourquoi ?". Les dates correspondent aux grands défrichements de l’Occident, à la disparition massive de la forêt dans toute l’Europe, dit autrement, à la transformation de la forêt en bois de chauffage ! Y a-t-il un lien ?
Cela est difficile à dire puisque les premières observations météorologiques systématiques sont opérées depuis la fin du XVIIIe siècle en Europe. Toutefois, il semble évident qu’il y ait un lien, noyé dans d’autres causes naturelles, entre une activité humaine et une variation de la température... De fait, en faisant un peu d’histoire et de climatologie, on sait depuis très longtemps que la production humaine, la vie humaine impactent le climat dans lequel nous évoluons, vivons. Le souci est que, aujourd’hui, l’industrialisation a décuplé nos impacts environnementaux, et que le réchauffement temporaire du Moyen Âge ne sera pas celui que nous allons vivre d’ici les prochaines années.
Ainsi, il n’y a vraiment aucune leçon à tirer de l’Histoire. Toutes les civilisations, toutes les espèces vont inéluctablement vers leur effondrement. Nous ne pourrons rien n’y faire. Il est néanmoins remarquable que l’été 2022 sera probablement historiquement un "été frais" en comparaison avec notre futur...
Maxime Forriez.
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